Date: 16 août, 2021 - Blog
¨Forty years ago, we chose the wrong path¨ …¨
¨We are now 40 years into the experiment of letting giant corporations accumulate more and more power. And what have we gotten from it? Less growth, weakened investment and fewer small businesses¨ …
¨Our economy isn’t about people working for capitalism; it is about capitalism working for people¨
Extraits des discours du Président Biden. Juillet 2021
Fin d’une doctrine néolibérale, en vigueur depuis 40 ans
Par essence, elle prévoit que le principal objectif de la politique antitrust doit être de promouvoir « l’efficacité des entreprises », mesurée en fin de compte par les prix à la consommation.
Le livre fondateur de Bork, avril 1978
En pratique, cela signifie que le bien-être du consommateur est essentiel. Lorsqu’elle est apparue, cette doctrine était politiquement à la mode, car totalement en phase avec la politique du laissez-faire de l’administration Reagan. Les politiques économiques du dernier demi-siècle ont été conçues pour faire baisser le coût des biens de consommation, sans aucune considération pour les salaires. Par conséquent, la désinflation qui prévaut depuis longtemps semblerait confirmer que cette doctrine ait profité aux consommateurs américains. Mais le prix réel des choses les plus courantes pour la classe moyenne (à savoir les soins de santé, le logement et l’éducation) a augmenté bien plus rapidement que l’inflation et les salaires. En pratique, sans qu’un lien de causalité n’ait été établi, la doctrine de Bork a plutôt coïncidé avec… un ralentissement marqué de la croissance des revenus des familles américaines.
Source : US Census Bureau, Jason Furman’s calculation
L’impact de la politique antitrust américaine actuelle reste très controversé
Cette doctrine constitue aujourd’hui un obstacle politique à la restauration du pouvoir d’achat des travailleurs
La nouvelle voie, du capital vers le travail
Le mois dernier, la Maison Blanche a signé un décret sur la politique en matière de concurrence. Il ne contient pas moins de 72 mesures destinées à éradiquer les pratiques anticoncurrentielles, dans la plupart des segments de l’économie américaine. Il ne s’agit plus de faire baisser les prix ; désormais l’accent sera mis sur l’augmentation des salaires. La justification de ce rééquilibrage vient de l’écart considérable que les salaires ont enregistré par rapport aux progrès significatifs de la productivité. Cette analyse est irréfutable lorsqu’on examine les données. Il est avéré que la part du lion de la création de valeur n’est pas allée dans les poches des travailleurs.
Source : Lyn Alden
L’augmentation de la concentration des entreprises (formation de monopsones) et le démantèlement incessant des syndicats ont conduit à une augmentation de leur pouvoir, ce qui, en fin de compte, est préjudiciable aux personnes qui travaillent. Ce problème devrait être couvert par la nouvelle politique de Biden.
Mais d’autres méga-forces expliquent également la pression séculaire à la baisse sur les salaires américains. Il s’agit d’abord de la mondialisation, avec l’ascension séquentielle du Japon, puis des tigres asiatiques, et dernièrement de la Chine. Dans un monde où les échanges commerciaux sont relativement libres, on ne peut pas gagner plus que ses concurrents, notamment s’ils ont une meilleure éducation et travaillent un plus grand nombre d’heures… Un autre impact provient de la disruption de l’emploi due aux nouvelles technologies numériques. Le nouveau programme Biden n’aborde manifestement pas cette question.
Le grand rééquilibrage idéologique du président Biden s’engage
Le décret de Biden pourrait bien rester dans les mémoires comme le tournant majeur consacrant l’abandon du néolibéralisme
- La politique de Biden devrait soutenir la consommation et réduire – un peu – les inégalités
- Mais la compétitivité internationale des entreprises américaines se détériorera en termes relatifs
- L’absence d’incitations à l’investissement des entreprises réduira la progression de la productivité
- Autre impact important, la hausse des salaires attisera l’inflation