Date: 18 juin, 2020 - Blog
Vers une crise alimentaire ?
Le cadre mondial des prix des denrées alimentaires est devenu plus incertain avec le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes qui en découlent. Par exemple, le pire fléau depuis 70 ans – les essaims de criquets / « desert locust » – a détruit les cultures en Afrique de l’Est. C’était avant la pandémie …
Analyse de la vulnérabilité alimentaire selon Nomura
Source : Nomura
Selon la Banque mondiale : « En elle-même, la pandémie de la COVID-19 a le potentiel de créer une grave crise de sécurité alimentaire en Afrique, comme ailleurs, alors que les contrats de production agricole et les importations alimentaires diminuent. Les chaînes d’approvisionnement agroalimentaires locales connaissent déjà des perturbations, notamment un accès réduit aux fournitures et aux services, moins de mobilité de la main-d’œuvre, des transports et des barrages routiers, ainsi qu’une baisse du crédit ou de la liquidité dus à la COVID-19. En particulier, la pandémie perturbe les chaînes d’approvisionnement en pesticides et autres équipements nécessaires pour contrôler la propagation des criquets. »
Les pénuries de main-d’œuvre dues aux restrictions de voyage transfrontaliers ont un impact sur la récolte des fruits et légumes en Inde, ainsi que sur les débits de viande en Amérique. Les agriculteurs doivent changer brusquement leurs réseaux de distribution, passant de la vente en gros (restaurants, hôtels, écoles) aux épiceries et à la livraison à domicile. L’Inde et le Vietnam (riz), la Russie et le Kazakhstan (céréales) ont imposé des interdictions d’exporter.
La sécurité alimentaire est menacée
Le protectionnisme alimentaire est en hausse
Absence de vraie réponse multilatérale
Le printemps arabe a éclaté notamment parce que les prix des céréales, du sucre ont explosé, ainsi que d’autres prix alimentaires. La Chine a connu ses grandes famines en 1959 et 1961. Avant et après ces épisodes dramatiques, elle a également souffert de nombreuses pénuries alimentaires. Maintenant, heureusement, les Chinois déshérités n’ont plus à se soucier de la nourriture. Pourtant, alors que le ratio d’autosuffisance de la Chine en blé, riz et maïs est d’environ 95%, en revanche, environ 80% du soja et d’autres produits agricoles consommé, tels que le lait et le sucre, sont importés ! La situation de l’eau en Chine est problématique avec une faible efficacité.
Prix du pain, 1848 et 2011
Ces derniers mois, le G20 et les organisations multilatérales – à savoir le FMI – ont suspendu le service de la dette et accordé des prêts d’urgence à un grand nombre de pays en développement. Il reste encore beaucoup à faire, en ciblant les perturbations des chaînes alimentaires et en confrontant le protectionnisme alimentaire rampant. Rapidement.
- La récession couplée à une crise alimentaire rampante augmentent significativement les risques de troubles sociaux
- Les risques d’une crise alimentaire mondiale augmentent. Elle mérite une réponse urgente et multilatérale des économies avancées
- Les pays en développement et ¨Frontier¨ sont particulièrement vulnérables
- Une telle crise pourrait pénaliser durablement leurs économies, ainsi que leurs devises et marchés financiers