Date: 17 octobre, 2019 - Blog
Donald Trump a perdu. En lançant sa guerre commerciale contre le monde entier, il disait qu’«une guerre commerciale, c’est facile à gagner». Contre la Chine, il voulait un grand accord commercial global ou rien, il avait le temps, mais aujourd’hui il doit se contenter de la phase 1 d’un accord commercial. On n’est pas dupe : ses « grandes qualités » de négociation permettent simplement de revenir à la situation qui prévalait avant les guerres, comme pour la Chine ou le grand accord USCMA, à peu près équivalent au NAFTA.
Il doit se contenter d’un accord partiel avec la Chine, car il n’a pas le temps. Il doit rapidement montrer une victoire (de façade) à ses électeurs, car il est en train de perdre sur plusieurs fronts :
- Procédure de destitution par les Démocrates de la Chambre des Représentants.
- Animosité générale (même des plus proches Républicains) face à sa posture en Syrie.
- Un tribunal fédéral oblige Donald Trump à fournir ses informations financières au Congrès.
- Un juge a déclaré que Donald Trump violait la loi en utilisant l’argent du Pentagone, avec l’argument de l’urgence nationale, pour construire son mur entre les Etats-Unis et le Mexique. La décision de construire un mur est de la compétence du Congrès.
Un accord partiel, et ensuite ? Qu’en est-il des hausses passées des tarifs ? Donald Trump, va-t-il les enlever ? Et la possible guerre financière annoncée il y a 2 semaines ? Va-t-il pénaliser les sociétés chinoises cotées aux Etats-Unis ? Cette phase 1 d’un accord commercial plus global ne va pas modifier le ralentissement économique, et surtout pas le recul des profits au 3T19. On entre dans le dur ces mardi 15 et mercredi 16 octobre avec les résultats des grandes banques américaines et Netflix (mercredi).
Selon l’indice CNBC Trade, les sociétés américaines avec une forte exposition des revenus en Chine :
Selon Goldman Sachs, les sociétés US du Russell 1000 avec la plus grande exposition des revenus à la Chine :
- Un accord commercial US-Chine, même partiel, est positif à court terme pour la bourse.
- L’amorce d’une remontée des taux d’intérêt longs profite au segment Value, banques et industriels. L’emprunt de référence US 10y devra néanmoins repasser au-dessus de 2% pour que ce changement se confirme dans la durée.
- Si le dollar recule, c’est positif pour les actions émergentes et européennes (mais attention à une hausse possible des tarifs US sur les produits européens).
- Dans le cas d’un Brexit avec accord, des sociétés comme Lloyds Bank, Royal Bank of Scotland, Kingfischer ou Next seraient à privilégier.
- Ces mouvements haussiers sont très tactiques à ce stade, car le risque de récession en 2020 reste présent.