Date: 27 septembre, 2018 - Blog
Comme largement attendu, la BNS a maintenu ses taux inchangés. Son évaluation de la situation du CHF reste inchangée. Le CHF est « surévalué » et le marché des changes « fragile ». La BNS a réitéré sa volonté d’intervenir sur le marché des changes pour stabiliser le franc. Bien qu’elle reconnaisse que la croissance est solide, et supérieure aux attentes, elle a également révisé à la baisse ses prévisions d’inflation. Les anticipations d’inflation sont inchangées en 2018 à 0,9%, révisées à la baisse (de 0,1%) à 0,8% pour 2019 et fortement réduites (de 0,4%) à 1,2% pour 2020. C’est un signal dovish.
Aux États-Unis, qui ont enregistré une croissance soutenue et similaire et un faible taux de chômage, la Fed a déjà relevé ses taux 7 fois depuis 2015 et devrait encore les relever entre 3 et 4 fois au cours des 12 prochains mois. La principale différence est un taux d’inflation nettement supérieur. En Norvège, qui comme la Suisse n’a pas adopté l’EUR mais reste dépendante des exportations dans la zone euro, la banque centrale vient de relever ses taux pour la première fois en 7 ans à 0,75%.
La Norges Bank a déclaré qu’elle adopterait une «approche prudente» en ce qui concerne ses futurs ajustements et anticipe que son taux directeur atteindra les 2,0% d’ici à la fin de 2021. Même la BCE devrait modifier sa politique monétaire, plus précisément mettre un terme à son QE d’ici la fin de l’année, et a déjà prévu de discuter de hausses de taux à la fin de l’été prochain. Aucun des pays européens n’est pressé, mais ils sont plus proactifs que la BNS.
Il est évidemment trop tôt pour abandonner les taux négatifs, mais il serait approprié d’indiquer ce qui va se passer. Même si elle est contrainte par le cours du CHF, la BNS doit communiquer plus clairement. Sinon, si elle ne fait que suivre la BCE, cela reviendrait à arrimer le CHF à l’EUR.
- La BNS maintiendra une politique monétaire ultra-accommodante pour réduire l’attractivité du CHF et atténuer la pression sur la monnaie