Date: 3 octobre, 2019 - Blog
Nouveau bouleversement inattendu à la BCE
Sabine Lautenschläger démissionnera d’ici la fin octobre. Elle siège au conseil des gouverneurs depuis janvier 2014 ; son mandat devait normalement se terminer en janvier 2022. Elle a été principalement responsable de la mise en place du mécanisme de surveillance unique. Les raisons de sa démission ne sont pas claires. Elles découlent peut-être de son opposition à la récente décision de la BCE de procéder à un nouvel assouplissement. Elle a été la plus critique publiquement à l’encontre du programme d’achat d’obligations.
La démission de Lautenschläger signifie qu’il y aura 2 nouveaux membres du Directoire cet automne, le mandat de Benoit Coeuré se terminant à la fin de l’année. Le directoire de la BCE, composé de six membres, est en pleine mutation. D’ici la fin de l’année, 5 de ces 6 membres auront été renouvelés en un an et demi. Bien que, dans une certaine mesure, les divergences de points de vue sont une illustration d’une banque plus mature, cela montre à quel point la BCE est fragile.
Après de faibles PMI européens, les craintes de récession se sont intensifiées. Mais les évolutions monétaires vont dans une toute autre direction. La masse monétaire au sens large (M3) a progressé de 5,7% en août, après 5,1% en juillet principalement en raison d’une accélération de la masse monétaire M1. L’augmentation de 7,8% à 8,4% est particulièrement remarquable. La masse monétaire est l’un des meilleurs indicateurs avancés pour l’économie de la zone euro. Même si le décalage est considérable, cela contribue à un meilleur sentiment économique.
Dans le même temps, les emprunts du secteur privé ont également accéléré. Il s’agit plus d’un indicateur coïncident. Si l’impulsion du crédit n’est pas nécessairement suffisante pour stimuler la croissance, elle montre que les conditions financières ont favorisé une légère accélération de la croissance du crédit. L’environnement économique restera incertain, mais la BCE considérera probablement ces données comme une confirmation de l’impact positif de la politique d’expansion sur une période de ralentissement de la croissance.
M1 et PIB dans la zone euro
Source: Heravest SA, Bloomberg
- La BCE restera accommodante, mais nous n’attendons plus de mesures d’assouplissement
Par Jerome Baillaud
https://www.heravest.com/linnovation-nouvel-agenda-de-leurope/