Date: 30 avril, 2020 - Blog
Les résultats US du 1T 2020 seront globalement en-dessous des attentes par rapport aux estimations de début avril en raison d’importantes provisions dans les banques et de la chute des profits chez les compagnies aériennes et les sociétés pétrolières. Le 2T 2020, publié dès début juillet, sera terrible. Mais la bourse s’en accommodera si les déconfinements se passent bien, les investisseurs anticipant une reprise en V en 2021.
25% des sociétés du S&P 500 ont publié pour le 1T 2020 : +1.8% pour les revenus et -17.6% pour les profits. Facset estime un recul de 15.8% des profits et Lipper Alpha -14.8%. Le 1T 2020 a été affecté par le confinement en Chine en février et en mars, et par le confinement des deux dernières semaines de mars pour l’Europe. Pour le 2T 2020, le recul des profits est anticipé entre -30% et -40%, impacté par le confinement en Europe en avril et en mai en Europe et aux Etats-Unis. Le 2ème semestre est attendu avec une reprise plus lente en raison des déconfinements très progressifs, nationaux jusqu’en septembre. Pour 2020, les profits sont attendus en recul de 15%/20% avec une approche bottom-up et de 25%/30% avec une approche top down ; une vigoureuse reprise est escomptée en 2021 avec +25%.
S&P 500. Evolution trimestrielle des profits en 2020
On doit mentionner le crash sur les contrats à terme WTI de l’échéance de mai qui s’est produit lundi et mardi dernier, et qui a vu le prix du baril de WTI passer à -$40. C’était un crash financier et technique. L’impact sera très limité. La grande majorité des traders professionnels et des fonds avait vu le problème sur le volume des contrats bien avant et avait déjà « roulé » leurs positions sur des échéances plus lointaines. Ce sont les investisseurs retail / individuels qui ont accusé le coup : depuis quelques semaines, ils achetaient massivement l’ETF USO, United States Oil Fund LP qui investit dans les contrats à terme sur le pétrole, pour participer au trade du pétrole.
Depuis 2 semaines, le Chicago Mercantile Exchange (CME), le régulateur US et les professionnels s’attendaient à des prix négatifs et se sont préparés au choc. Le CME s’était préparé à laisser les prix du WTI passer en territoire négatif ; son CEO le disait après le choc : « Ce n’était pas un secret qu’on allait passer en prix négatifs. Le CME est responsable envers les professionnels, pas envers les investisseurs novices ». Les professionnels sont attentifs à l’échéance de juin, mais nous ne pensons pas qu’une même situation se présentera : les traders roulent leurs contrats sur des échéances au-delà de juin, l’offre va se réduire (aux Etats-Unis, 40% des plateformes de forage ont fermé en 1 mois) et la demande commencera à reprendre début juin.
La semaine sera importante avec les réunions de la Fed et la BCE, ainsi que les publications des résultats de 25% du S&P 500, dont Alphabet, Boeing, Microsoft, Facebook, Tesla, Mastercard, Amazon, Apple, McDonald’s, ConocoPhillips, Exxon Mobil, Chevron, Honeywell. En Europe, il y aura BP et Royal Dutch Shell.
- Malgré une année terrible pour les profits, nous ne croyons pas à un retour des indices boursiers sur les bas de mars en raison du soutien extraordinaire des banques centrales et des gouvernements
- Pas d’impact majeur lié au crash des contrats à terme sur le pétrole qui s’est produit lundi et mardi dernier. Le Chicago Mercantile Exchange et les professionnels s’y étaient préparés