Date: 13 février, 2020 - Blog
La Banque de Russie a baissé, comme attendu, son taux directeur de 25pbs à 6,0%. Cette baisse n’a pas été une énorme surprise compte tenu du tassement de l’inflation et des indications de la banque centrale. Elle a surpris le marché en adoptant un ton accommodant. Nous considérons cela comme un signe que la banque centrale considère les taux réels locaux trop élevés et utilise la désinflation actuelle comme une opportunité. Il existe une forte probabilité de plusieurs baisses de taux. Une telle communication n’est pas classique car elle a eu lieu dans un contexte de volatilité accrue, d’incertitudes concernant la politique budgétaire et, surtout, sans aucune amélioration des prévisions officielles d’inflation.
Les taux réels russes sont supérieurs aux niveaux justifiés par les risques que court le pays. Avec une inflation officiellement attendue entre 3,5 et 4,0% à 12 mois et la baisse probable du taux directeur depuis le niveau actuel de 6,00%, les taux réels devraient bientôt baisser.
Le changement soudain de l’approche de la politique monétaire n’est pas négatif
Les taux réels russes, basés sur l’inflation attendue , sont les deuxièmes plus élevés au sein des pays émergents. Les concurrents à la Russie (Arabie saoudite, Afrique du Sud, Malaisie, Indonésie, Turquie) ont des taux directeurs réels inférieurs de 1 à 2 points. Enfin, la croissance du PIB russe est plus faible que ses pairs.
Un changement radical et accommodant de l’approche de la politique monétaire suggère que la Banque de Russie pourrait maintenant tolérer une certaine baisse du taux réel, et la chute temporaire de l’inflation attendue à court terme offre une fenêtre d’opportunité pour une baisse supplémentaire de 50pbs du taux directeur.
- Une baisse modérée des taux est justifiée et ne devrait pas entraîner de détérioration de la stabilité économique
- De nouvelles baisses des taux directeurs vont soutenir le marché obligataire et seront neutres pour le RUB