Date: 16 août, 2019 - Blog
Ce n’est pas nouveau, la géopolitique mondiale a été particulièrement complexe et potentiellement explosive au cours des deux dernières années
Afin de supprimer les biais et la subjectivité, nous utilisons volontiers – et faisons référence dans nos publications – à l’indice de risque géopolitique GPR. Cet indice, très apprécié des spécialistes, comptabilise précisément le nombre de mots liés aux tensions géopolitiques dans les principaux journaux internationaux. Pas de surprise, il continue d’évoluer plus haut que lors des années / décennies précédentes.
Mais d’autres sources d’incertitude, notamment économiques, sont également apparues récemment. Brexit dur, guerre commerciale / monétaire, élections anticipées italiennes, indépendance de la banque centrale, etc. Il existe également un indice intéressant qui en fait l’analyse fine. Il est intéressant de noter qu’il englobe à la fois les pays développés et les pays émergents depuis 1996. Il s’appuie sur le rapport de l’Economist Intelligence Unit, une société de premier plan dans le domaine du renseignement des pays. Il est utile pour mesurer le niveau de « chaleur / stress » ressenti par le secteur privé / les entreprises. À cet égard, il s’agit d’un indicateur avancé intéressant pour les décisions d’investissement / le capex.
Selon Ned Davis Research, l’incertitude des politiques économiques joue un rôle de plus en plus important dans les performances macroéconomiques et des marchés. En effet, une incertitude élevée se traduit régulièrement par des ralentissements économiques mondiaux persistants et des performances du marché des actions inférieures à la moyenne.
Les dirigeants populistes – à la Trump, B. Johnson ou M. Salvini – accroissent considérablement le « bruit » politique et économique. Des tensions récurrentes entre les États-Unis et la Chine aussi. Ces trois-là entrent dans leurs campagnes électorales. Il est fort à parier qu’ils radicaliseront plutôt leurs messages et leurs actions afin de galvaniser leur base électorale. Les dernières données de l’indice GEPUI – autour de 300 – sont en train de se démarquer clairement de leur moyenne historique. Il est difficile d’imaginer comment il pourrait reculer dans les mois à venir.
Le débat sur un « QE pour le peuple », un Green New Deal, le démantèlement des règles du traité de Maastricht, le MMT vient de commencer. Il faut probablement une crise pour l’accélérer… De telles perspectives pourraient inverser la morosité actuelle et améliorer la psychologie ambiante.
Nous entrons dans une période de bruit à haute fréquence
Les entrepreneurs resteront réticents à établir des plans / stratégies constructifs à moyen terme
Prudence globale, restrictions des investissements et contrôle des coûts continueront de dominer
Capex et commerce mondial resteront très faibles dans un avenir prévisible
- La décélération de l’économie mondiale se poursuivra pendant encore quelques mois au moins
- Les marchés ont besoin d’autres actions beaucoup plus audacieuses qu’une politique monétaire plus accommodante pour retrouver la confiance et reprendre leur tendance à la hausse